Après huit années de formation en piano au Conservatoire National de Nice, la passion de KrYstian pour la musique ne s’est pas tarie. Auditeur acharné de « C’est Lenoir », émission quotidienne sur France Inter de Bernard Lenoir qui a rythmé ses adolescentes soirées, il n’a cessé d’égrener les salles de concert à la découverte de l’avant-garde musicale et probablement de lui-même. Compositeur discret de chansons françaises où Michel Legrand semble tutoyer Alex Beaupain un soir de solitude désabusée, KrYstian a offert quelques accords arpégés pour la musique de Le bain et prêté sa voix aux accompagnements choraux de Ce que tu vois dans de diaboliques « 666 ». AUSTERLITZ et La petite soldate scellent une contribution plus pleine aux projets de Gaëlle Bourges : les orchestrations électroniques autour des phrasés mélodiques de son piano accompagnent les spectacles. Ses orchestrations électroniques, teintées de granularité post-industrielle et d’échos liturgiques désaxés, soutiennent les phrasés mélodiques d’un piano désormais spectral, flottant entre mémoire enfouie et rituel sonore.

Très vite, cette veine sensible se heurte à une nécessité plus brute : descendre dans les strates du son, là où les nappes analogiques se frottent aux distorsions du réel. Dark ambient,  deep hardcore, KrYstian développe un langage musical cinématographique, fait de tensions souterraines, de silences lourds et de surgissements abrupts, comme autant de paysages mentaux traversés par la lumière froide d’un projecteur 16 mm.

Crédit photo : Michel Foucault