Je baise les yeux est né dans le sillon de la performance
« STRIP », proposée par Gaëlle Bourges à Marianne Chargois et Alice Roland, deux collègues de travail, lors de la Nuit Blanche 2008 à Paris. Chorégraphe depuis une dizaine d’années à l’époque, et fraîchement en exercice en tant que strip-teaseuse pour boucler ses cachets d’intermittente du spectacle, Gaëlle Bourges souhaitait rendre compte de son expérience au sein du théâtre érotique. Est née la conférence/démonstration Je baise les yeux, qui ne présente pas les modalités d’un strip-tease réussi, mais fait le tour de ses us et coutumes, des savoir-faire qu’il implique, des catégories qu’il pérennise, des interactions qu’il révèle entre monde de la pornographie et monde de l’art – dont la pornographie continue à être exclue. Je baise les yeux permet de mesurer combien les pratiques de scène « conventionnelle » et pratiques pornographiques sont reliées, et combien cette liaison, souvent dissimulée parce que considérée comme peu noble, peut en réalité être totalement inspirante.
Vider Vénus rassemble trois pièces – Je baise les yeux, La belle indifférence et Le verrou (figure de fantaisie attribuée à tort à Fragonard).
La fin de chaque volet est le point de départ du suivant : disposition semblable des personnes et des objets, même rideau de velours rouge, mêmes questions.
Il est préférable de voir les trois volets si on souhaite obtenir une réponse aux questions. Mais la réponse n’étant pas limpide, on peut se contenter d’un ou de deux volets.